Introduction :
Le monde du canoë kayak a mis en place un système de cotation
pour la difficulté des rivières inspiré de ce qui se pratique
aussi en escalade. Par contre contrairement à une paroie
d'escalade une rivière change au fil du temps. Les crues en
particuliers peuvent modifier l'emplacement des difficultés, et
selon le niveau d'eau un rapide pourra être d'une difficulté
moyenne ou trés difficile, voir dangereux. Un débat existe dans
la communauté du canoë kayak sur la nécessité d'améliorer
l'echelle de cotation actuelle. En général, aprés de longues
heures de discussion sur le web la plupart pense qu'il n'est pas
nécessaire de changer quoique ce soit mais plutôt d'expliquer
que :
Classification des rivières :
Les rivières sont classées de I à VI, en rapport avec les
difficultés de navigation qu'elles présentent. L'indication est
donnée de deux façons :
- en chiffres romains est indiquée la classe générale du
parcours décrit
- en chiffres arabes entre parenthèses, la classe de courte
section de difficultés supérieures à la classe générale.
Ces cotes sont données pour un niveau d'eau moyen. Un niveau
supérieur peut augmenter la difficulté d'une classe, jusqu'à
rendre impossible la descente par suite du danger encouru. Cette
classification est relativement subjective. Un bateau inadapté,
des conditions climatiques dures peuvent augmenter la difficulté
ressentie sur un parcours. Un même parcours, en général
régulé, peut avoir des cotations différentes suivant le
débit. Par exemple la Vezère est de trois (quatre ) à 8 m³/ s
et elle devient trois quatre (5) de 12 à 14 m³ par seconde. À
l'attention des véritables spécialistes, on trouvera des cotes
suivies de plus dans certains ouvrages. Ainsi un 3 + qui ne
seraient pas un 4. Il est vrai que 6 classes peuvent paraître
insuffisant pour biens coter, mais la nécessité de coter de
cette façon ne vous apparaîtra qu'après des année de pratique
assidue. A noter qu'une rivières part forte eaux est une
rivières totalement différentes de la même part petite au, il
faut la traiter comme si on ne la connaissait pas.
Détail des CLASSES :
Classe I
:
Navigation facile ou, petites accélérations
de courant, choix de bras entre des îlots, bancs de
sable ou , pile pont, franchissement éventuel de
déversoirs inclinées. Volume d'eau normal
ou bas. Petites vagues régulières ne nécessitant pas
de pontage. Une bonne conditions physiques est
nécessaire ainsi qu'une capacité de manoeuvre correcte,
afin de pouvoir avancer contre un vent éventuel, et de
s'approcher des barrages en toute sécurité.
Classe II :
Navigation facile en rivière animée à son
bon niveau. Évolutions possibles entre branches et
troncs d'arbres, choix de passes et petits seuils.
Approche de barrages pouvant ne pas retenir. Négociation
de drossages plats, nécessité d'arrêts rapides
imprévus. Le pontage est nécessaire car il devient
élément de sécurité et permet le franchissement de
petits barrages verticaux.
Classe III :
Navigation mouvementée sur courant rapide.
On trouve de fortes vagues sans rochers, des passes à
prendre précisément entre vagues et rochers et se
terminant en chute plus ou moins verticale, des drossages
sérieux. Le bateau est bien équipé. L'équipier bien
calé fait preuve d'équilibre et sait s'appuyer sur
l'eau, il montre réflexes et sang froid. Peut
correspondre à un IV par petites eaux. Nombre de
descendeurs ne maîtriseront jamais plus que cette
classe. C'est pourquoi la classe III constitue la limite
de la croisière randonnée avec bagages, encore qu'elles
doivent être indiquées sous la forme (3). On ne peut
plus conseiller les pratiquants au sujet des classes
supérieures ; ceux-ci doivent s'intégrer à un groupe
et devenir responsables de leurs équipements et de leur
décisions.
Classe IV:
Navigation difficile sur courant très
rapide. Bon volume d'eau, très fortes vagues sans
rochers, où fortes vagues se succédant entre roches sur
de bonnes distances, avec passages de seuils pouvant
atteindre 2 mètres de dénivelé sur quelques mètres,
avec obligations d'enchaîner plusieurs seuils, en
général entrée et sortie d'un rapide marqué.
Possibilité d'arrêts sur passage calme entre 2 sections
difficiles, permettant le débarquement et la
reconnaissance nécessaire. Très bon équilibre et
manoeuvres en suspension, pratique de l'esquimautage
recommandé.
Classe V:
Navigation très difficile sur des sections de
plusieurs centaines de mètres à fort dénivelé sans
arrêt possible. Bon volume d'eau et vagues énormes,
où très fortes vagues sur lit rocheux et succession de
seuils à négocier après reconnaissance indispensable.
Hautes chutes possibles, l'esquimautage indispensable.
Descente par équipe, très solidaire, bien équipée et
assurant alternative la sécurité depuis la berge.
Risques de coincements par suite de l'encombrement et de
la verticalité des chutes. Équipements individuels de
haute sécurité nécessaire (gilet avec: code flottante
de sécurité à mousqueton, grandes hiloires, cale-pieds
de sécurité, bateaux solides à pointe ronde). La
notion de dangers apparaît.
Classe VI.
Mêmes difficultés. La descente ne peut
s'opérer qu'avec des conditions de hauteur d'eau
précise, ni trop ni trop peu sous peine de courir de
graves dangers. Très hautes chutes possibles jusqu'à 10
mètres. Dangers de coincements renouvelés. Descente peu
souvent réalisée, les conditions favorables exigées ne
sont pas réunies chaque saison. La notion de danger est
évidente. Pratiquée éventuellement par des pagayeurs
de V à une certaine période de leur carrière.
extrait de
"GUIDE - ITINERAIRES - 700 - RIVIERES deFRANCES" de
Daniel BONNIGAL
Je ne peux que vous encourager à acheter cet excellent ouvrage.
Je reproduis
ci-dessous les propos (traduits par Pascal Rivière. voir liste
canoekayak@euxvives.org que Corentin Ardisson
tiens sur le sujet on the web :"
Le problème:
Le problème avec le système actuel réside dans sa conception
même. Avec un même niveau (un même chiffre), nous essayons de
décrire la difficulté, le danger et l'exposition
[l'engagement, dans la terminologie à Peschier] d'un rapide
donné. Ajouter à cela que les dernières avancées en matière
d'équipement et de technique nous permettent de repousser les
limites du possible, que le système est borné (il y a un maxi),
et on constate que le dernier niveau, la classe 5, recouvre un
éventail de difficultés aussi large que la totalité des
niveaux précedents. Ce que le système ne permet pas de prendre
en compte est que le facteur de danger et celui de difficulté
(les principales préoccupations) ne sont pas la même chose. Un
rapide peut être dangereux, mais facile à passer (un train de
vague, avec un syphon sur un des côtés). Un autre peut être
difficile mais avec peu de danger réel (une série de chutes
avec bassins de réception profonds). Le troisième [facteur]
apparement pas important - bien que ce ne soit pas le cas - est
l'exposition. Si quelque chose se passe mal, combien de temps
cela prendra-t-il pour avoir de l'aide ? Une heure ? Un jour ?
Une semaine ? Une jambe cassée lors d'une descente longée par
la route et à une heure d'un hopital ne causera pas de réel
problème. Une jambe cassée dans une région reculée de la
planète peut être mortelle.
L'échelle Adisson
Un système efficace doit inclure les éléments suivants:
Difficulté: [l'échelle] doit être ouverte par le haut. Aucune
considération pour les conséquences ne devrait être faite en
considérant cette échelle.
C'est une pure et froide évaluation du niveau technique minimum
requis pour franchir le rapide. Le système actuel de cotation
devrait être utilisé comme base de départ (pour faciliter la
transition), avec la souplesse d'ajouter les niveaux 6, 7, 8 et
ainsi de suite au fur et à mesure.
Danger: celui-ci est plus simple. Encore une fois en utilisant le
système actuel pour simplifier, nous donnerions une évaluation
de 1 à 6. Un, quand il n'y a pas de danger du tout; trois quand
il y a possibilité de blessure telle que fracture, coupure
profonde et saignement - cas où vous pourriez être dans une
situation grave mais oû la mort est impropable (avant de prendre
en compte la facteur exposition); cinq quand il y a une forte
probabilité de blessure grave (atteinte vertébrale, etc.) avec
une réelle possibilté de décés, et enfin, six, où l'erreur
est fatale.
La clé de l'évaluation de danger est d'avoir à l'esprit le
'plus problable' scenario. Vous pouvez vous noyer dans une simple
vaguelette, mais les chances pour que cela arrive sont si minces
que ça n'est pas réaliste. D'un autre côté, vous pouvez
passer au travers d'un syphon qui a tué plusieurs personnes
auparavant. Dans cette évaluation, vous ne devez pas aller
jusqu'à la possibilité extrème, mais plutôt coller à ce qui
va le 'plus probablement' arriver.
Exposition: celui-ci est lié au danger. Une cote cassé avec
hémorragie interne, à une heure d'un hopital n'est pas
réellement un problème.
Cependant, en survenant à plusieurs jours des secours cela
devient une situation grave.
L'exposition se découpe ainsi en trois niveau: 'A' quand les
secours sont à moins d'une heure; 'B' lorsqu'il faut 24 heures
pour trouver de l'aide; et enfin 'C' lorsque les secours sont à
plus de 24 heures. Cette cotation modifie considérablement
l'importance des deux précedentes cotations.
Comment ça marche en pratique.
Le système fonctionne comme suit. "Quelle est la
difficulté pour moi à franchir ce rapide, et, si je fais une
erreur, qu'est-ce qu'il va m'arriver ?"